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Les différentes étapes du cycle sexuel

La chienne présente quatre particularités :

  1. Elle ovule à chaque cycle
  2. Les ovules (ou ovocytes) ne sont fécondables que 2 à 3 jours après l’ovulation
  3. La progestérone augmente avant l’ovulation.
  4. Elle présente une période post-chaleurs fixe de deux mois sous imprégnation
    hormonale, qu’il y ait ou non gestation.

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  • La puberté
  • Etapes du cycle sexuel
  • L’ovulation de la chienne
  • Fécondation-Gestation
  • A retenir
  • Le taux de progestérone
  • Automates tests progestérone

 La puberté ou apparition des premières chaleurs.

 

La puberté de la chienne apparaît entre 6 et 24 mois avec une moyenne de 10-14 mois.
La taille de la chienne est le facteur crucial déterminant l’âge de la puberté : acquisition d’une croissance suffisante.

  • 5 à 6 mois pour les races petites ou naines.
  • 6 à 8 mois pour les races moyennes.
  • 12 à 15 pour les grandes races.
  • 18 à 24 pour les races géantes et les molossoïdes

A la puberté, la croissance de la chienne n’est pas terminée.

Sa fertilité est encore limitée et sa mise à la reproduction est fortement déconseillée.


L’aspect de la vulve est souvent différent entre une chienne impubère et une chienne déjà cyclée.

C'est un point à regarder lors de suspicion d’absence de chaleur chez une chienne adulte.
(voir photos 1 à 3).

 

 1 - Vulve chienne prépubère                              Vulve chienne Pubère                                  Vulve chienne pubère en oestrus

 

1vulvechienneprepubere   2vulvechiennepubereanoestrus       3vulveoestrus

 

Le cycle sexuel de la chienne est centré sur ses épisodes de chaleurs d’une durée moyenne de trois semaines.

L’intervalle entre deux épisodes de chaleurs, dénommé interoestrus, varie de 4 à 13 mois avec une moyenne de 7 mois.
Un facteur racial et de lignée dans une race, influe sur la durée de l’intervalle interoestrus.

Le Basenji ou le chien nu du Mexique sont cyclés tous les 12 mois tandis que de nombreuses chiennes de race Berger Allemand ou Rottweiller sont cyclées tous les 4 à 5 mois.
La chienne doit être régulière dans la durée de son interoestrus.

Le cycle se décompose en quatre étapes :

  1 - pro-estrus (début des chaleurs)
  2 - oestrus (phase des chaleurs où se déroule l’ovulation et de la fécondation)
  3 - le métoestrus (phase de gestation ou de pseudo-gestation).
 4 - l’anoestrus (phase de mise au repos de l’appareil génital).

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Les quatre étapes du cycle

1- Pro-oestrus = Début des chaleurs.Durée moyenne 9 jours, variant de 3 à 17 jours.
Attire les mâles mais n'accepte l'accouplement d’aucun mâle.

Modifications physiques :

Vulve oedématiée : gonflée et turgescente.
Pertes vulvaires séro-sanguinolentes : les pertes sont souvent abondantes et hémorragiques. Certaines chiennes présentent des pertes très discrètes (voir inapparentes).
Modifications Hormonales : imprégnation oestrogénique important, progestérone basale (autour de 0).
Frottis vaginal caractéristique.

2- Oestrus = Chaleurs et acceptation du mâle
En pratique, la chienne n’accepte pas toujours d’être saillie par le mâle qu’on lui a choisi.
L' Oestrus est une période où la chienne ovule et peut-être fécondée (formation de l’œuf embryonnaire).

fécondation possible pendant 2 à 3 jours après l’ovulation.

La durée moyenne est de 9 jours Elle peut varier de 3 à 21 jours.

Modifications physiques :

Les pertes vulvaires s ‘éclaircissent : de rosée à transparente. Certaines chiennes présentent toujours des pertes hémorragiques abondantes.
Vulve toujours gonflée mais moins turgescentes (flétrissement).

Modifications Hormonales :

Pic LH : hormone déclenchant l’ovulation.
Diminution de l’oestradiol et augmentation de la progestérone avant même l’ovulation.

3 - Metoestrus (ou diestrus) = période de gestation
Durée 57 jours à 65 jours.
Période de vie des corps jaunes. Elle correspond à la durée d’une période de gestation.
La chienne refuse la saillie.

Modifications physiques :

Vulve reprend sa taille d’avant chaleur progressivement.
Gonflement du tissu mammaire, plus ou moins selon la gestation.
Relâchement de la sangle abdominal en fin de métoestrus.
Présence de lait possible en fin de métoestrus.
Modifications hormonales
Progestérone toujours élevée : caractéristique de cette phase.

4 - Anoestrus = Phase de mise au repos de l’appareil génital

Durée de 2 à 9 mois.

Modifications physiques :

Non visible extérieurement.
Involution utérine : 70 jours chez la femelle gestante, 90 jours chez la chienne en post-partum.
Modifications Hormonales : production basale des oestrogènes et de la progestérone.

 

 

 L’ovulation de la chienne

L’ovulation de la chienne est systématique à chaque épisode de chaleurs chez la chienne adulte.
L’ovulation se déroule en 6 à 24 heures (sur les deux ovaires) dans la période de l’oestrus.
60% des chiennes ovulent entre le 9ème et 10ème jour. 60% des chiennes sont prêtes entre le 12ème et 14ème jour.
Les ovules (=ovocytes) doivent finir de murir dans le tube génital (oviducte) après l’ovulation pendant encore 48 à 96 heures avant de pouvoir être fécondés.

  • La chienne n’est pas fécondée le jour de l’ovulation mais 2 à 4 jours après.
  • Le pic de fécondité (maximum de chances d’avoir des chiots et en nombre important) est 3 jours après l’ovulation.
  • A partir de 4 jours après l’ovulation, les ovules meurent et la chienne ne peut plus être fécondée (mais accepte encore la saillie = encore en chaleur)
  • La période d’acceptation de la saillie ne correspond pas toujours à la période de fécondation.

 Accouplement

Long et caractéristique, avec ancrage pendant 10 à15 minutes, des bulbes érectiles de la verge du mâle dans la vulve de la femelle
Cette adaptation physiologique empêche le reflux du sperme vers l'arrière après éjaculation qui ne manquerait pas de se produire compte tenu de l'anatomie de l'appareil génital externe de la chienne.

Sans cet ancrage, la fécondation est possible mais la prolificité directement liée à la concentration en spermatozoïdes sera diminuée.

 

 

 

Fécondation-Gestation

La fécondation a lieu dans l'oviducte.


appareil genital chienne


Dix jours plus tard les embryons parviennent dans l'utérus et l'implantation embryonnaire dans la muqueuse utérine sera réalisée entre 15 et 17 jours après la fécondation.
Pendant cette période les embryons baignent dans un « lait utérin », ils sont très sensibles aux toxines (médicaments…).
La gestation est de longueur quasi-fixe, si on prend comme point de repère le jour de l’ovulation : 62 à 64 jours (dans plus de 80% des cas).
Si l’on prend la saillie comme point de repère, la durée de gestation est beaucoup plus variable : 57 à 70 jours dans les extrêmes.

Exemples :

Une chienne est saillie pendant l’œstrus mais trois jours avant l’ovulation : durée de gestation « apparente » de 66 jours.
Une chienne est saillie en fin de chaleur (soit environ 6 jours après l’ovulation) : durée de gestation « apparente » de 57 jours.

Remarque :

la détermination du jour de l’ovulation permet de prévoir assez précisément le jour de la mise bas qui s’annoncerait difficile : chienne primipare, race à risque, …

Chaleurs atypiques

25 % des chiennes présentent des chaleurs différentes du schéma « type » :

Chaleurs « silencieuses »

Non détectée en raison de manifestation très discrètes : vulve peu gonflée, absence de pertes, mâle non attirés.

Facteurs favorisants :

chiennes d’appartement, isolement des congénères.

Diagnostic :

évaluation de la forme de la vulve, frottis vaginaux répétés, échographie ovarienne et/ou dosage de progestérone dans certaines périodes.

Chaleurs « fractionnées » ou « split heat »

Début des chaleurs classique avec attirance des mâles et parfois acceptation de la saillie, mais arrêt brutal après 8 à 10 jours (sans ovulation) et réapparition d'un cycle normal ( ovulatoire) 2 à 10 semaines plus tard.
Parfois 2 ou 3cycles interrompus se succèdent.

Très fréquent chez une jeune chienne au cours des premiers cycles :

la chienne se règle il ne faut surtout pas administrer de traitements hormonaux (sans diagnostic réel de pathologie). On peut rendre définitivement infertile une chienne saine au départ.

Chaleurs « persistantes »

Des chaleurs persistantes plus de 4 à 6 semaines sont anormales. Ceci est souvent évocateur d’un kyste ovarien (ou éventuellement d’une tumeur).
Un diagnostic est nécessaire en vue d’un traitement adapté.

Chaleurs synchronisées

L'apparition des chaleurs sur une chienne vivant en collectivité peut déclencher les chaleurs sur les chiennes vivant avec elle.

Chaleurs inhibées

Inversement, certaines chiennes vivant en collectivité et restant en anoestrus ne tomberont en chaleur que si on les sort de la meute.

 A retenir

  • Une chienne est en chaleur en moyenne tous les 6 à 7 mois.
  • Il existe une variation individuelle. Ce qui compte c’est la régularité.
  • Les chaleurs durent en moyenne 3 semaines.
  • La période de fertilité optimale est de 48 heures : maximum de taux de gestation / maximum de chiots.
  • 60% des chiennes sont prêtes à être saillies et fécondées entre le 12 et 14ème jour.
  • Une chienne peut refuser d’être saillie dans la bonne période : elle ne choisit pas son partenaire.
  • Certains mâles repèrent précisément la bonne période de saillie et de fécondation.
  • La plupart des chiens acceptent de saillir pendant toute la durée des chaleurs ou de l’oestrus.
  • Une période de 2 mois d’imprégnation en progestérone est systématique après les chaleurs.
  • Une chienne met bas dans la majorité des cas 62 à 64 jours après le jour de l’ovulation, c'est le seul point fixe.

Glossaire

Ovule :cellule produite par l’ovaire qui va être pénétré par un spermatozoïde pour créer un œuf (un embryon = futur chiot).

Oviducte :organe entre l’ovaire et l’utérus, recueillant les ovules : lieu de maturation finale de l’ovule et de fécondation.

Corps jaunes :structures présentent dans les ovaires après l’ovulation assurant le maintien de la progestérone pendant 2 mois après les chaleurs, qu’il y ait gestation ou non.

Œstrogène :hormone sécrétée principalement par l’ovaire. Produit à un taux élevé en début de chaleur.

Progestérone :hormone indispensable au maintien de la gestation. Sa chute annonce la mise bas en fin de gestation.

Progestérone sanguine

La chienne présente deux particularités :

  • La progestérone augmente avant l’ovulation contrairement aux autres mammifères - ce qui permet de suivre son augmentation en œstrus
  • La valeur de la progestérone est stable, pour un laboratoire donné, au moment de l’ovulation quelle que soit la chienne et la race

REMARQUE:

La progestéronémie varie considérablement, 48 heures après l'ovulation, d’une chienne à l’autre.

Ainsi, au pic de fertilité situé entre 2,5 et 3,5 jours après l’ovulation, la progestéronémie peut varier de 25 à plus de 50 ng/ml selon les chiennes d'une même race, en moyenne 24-45 ng/ml.

Ainsi, contrairement à des idées reçues, la valeur en progestérone au moment de la saillie doit être élevée (valeur à déterminer selon le laboratoire).

tableau valeur machine progesterone

D'autre part, sans suivi préalable, un taux élevé au premier suivi ne permet pas de savoir si la chienne est encore féconde ou non : 35 ng/ml peuvent correspondre à 3 jours post-ovulation (pic de fécondité) ou à une chienne en fin de chaleurs (> 5 jours post-ovulation) dont les follicules dégénèrent.

Intérêts :
Le suivi de la progestérone sanguine de la chienne pendant ses chaleurs permet de déterminer à 24 heures près quand la chienne ovule et quel est le meilleur moment pour la saillie/insémination.

Limites :
Ne permet pas de diagnostiquer l’origine d’un cycle anormal : chaleurs prolongées, répétées anormalement, anovulatoires, etc.

La technique de dosage est la principale limite entraînant des erreurs de suivi :

  • Les dosages colorimétriques (semi-quantitatifs) sont approximatifs si utilisés seuls. Insuffisant pour l’utilisation d’une semence réfrigérée ou congelée.
  • Les dosages quantitatifs sont précis à condition d'utiliser un automate fiable et étalonné pour la chienne.

Le résultat d’une analyse de laboratoire varie beaucoup d’un laboratoire à l’autre : il n’existe pas de résultat universel (tout dépend de la technologie).

Une chienne en cours d'ovulation peut avoir un résultat très différent dosé par deux automates différents (méthode de mesure différente) : 6 ng/ml pour l'un et 11 ng/ml pour l'autre.

Ce qui compte, est de connaître la courbe d'évolution en progestérone pour un automate donné (à déterminer par le laboratoire vétérinaire) et que l'automate utilisé soit fiable (valeur mesurée identique systématiquement pour un même échantillon : pas systématique selon l'automate).

Une courbe inclinée permet une interprétation plus fiable qu'une courbe de résultat aplatie où de petites différences expriment de grandes différences physiologiques (et de jour d'ovulation et saillies idéales). (graphique ci-dessous)

 progesterones courbes

Tableau comparatif des différents automates pour les tets de progestérone.

tableau valeur machine progesterone