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 La chienne qui a avorté


L'intervention immédiate sur la chienne qui vient d'avorter est fondamentale dans la maîtrise des avortements.


a) Isolement de la chienne
Lors d'avortement infectieux, et souvent pendant plusieurs semaines, les pertes vaginales sont très riches en agent causal, donc très contaminantes pour les autres chiens de l'élevage.
Il convient donc d'isoler la chienne qui vient d'avorter, et de respecter des précautions évidentes dans la gestion quotidienne de l'élevage : changer de vêtement et surtout de chaussures lorsqu'on pénètre dans le local d'isolement, utilisation de surbottes. Lors du nettoyage des locaux, il est indispensable de respecter le principe de la " marche en avant ", c'est-à-dire systématiquement terminer par le local d'isolement. Ces précautions strictes devront être maintenues jusqu'à l'identification de l'agent causal.


b) Examens complémentaires
Il convient de faire réaliser par un vétérinaire un examen clinique minutieux de la chienne qui vient d'avorter, de façon à déceler une pathologie générale dont l'avortement pourrait être l'une des conséquences cliniques. Le vétérinaire réalisera également un examen gynécologique approfondi : l'examen de la muqueuse vulvaire permettra, par exemple, de se rendre compte de l'aspect des pertes ou de la présence de lésions particulières (le port de gants est recommandé lors de cet examen de façon à se protéger contre une éventuelle zoonose). Les frottis vaginaux permettront de déceler une inflammation de type vaginite ou métrite ; une prise de sang sur tube sec sera également réalisée en vue d'une sérologie (herpes, brucellose).
Il est également utile de réaliser une palpation soignée, ou de préférence, un examen échographique ou radiographique afin de déceler s'il reste d'autres fœtus dans l'abdomen, ou si une métropathie est en voie de développement.


c) Autopsie des avortons
Lorsqu'il est possible de les retrouver, les fœtus avortés et leurs annexes seront examinés le plus rapidement possible : les phénomènes d'altération qui s'instaurent immédiatement masquent souvent des lésions subtiles normalement observées au moment précis de l'avortement et détruisent la plupart des micro-organismes. Même dans les meilleures conditions, le laboratoire ne pourra confirmer le diagnostic sur les seuls avortons que dans 25 à 35 % des cas.